CARPE NOCTEM, CUIELLIR LA NUIT
« On consent la nuit parce qu’elle est dénuée de témoin… »
La nuit se décline suivant une grande variété de situation. Consentir la nuit, c’est se laisser soumettre aux expériences singulières qu’elle seule, rend possible.
Lorsque je pénètre dans ma nuit, j’ai ce doux sentiment d’abandon. Différent, une forme de lâcher prise où le jugement diurne n’est plus. Une suspension où mon être prend sa place naturellement. Mon regard, alors dissout et vaporeux, observe une beauté de la nuit. Les repères visuels familiers se dérobent vers l’obscurité, c’est un sentiment équivoque; j’oscille entre deux états.
Je goutte les couleurs nocturnes, qui ne s’apparentent pas à celles du jour. C’est un moment singulier rempli de subtilité.
L’obscurité proposée par ce support nocturne offre à mon regard une perception autre, des couleurs différentes. Un nouvel environnement prend sa place dont je veux profiter.
Une harmonie qui s’installe autour de nous, un tendre alanguissementne satisfaction de faire corps avec ce mouvement. Les obligations diurnes ne sont plus et laissent place à une nouvelle liberté et un rapport au temps devenu différent.
Un lâcher prise est nécessaire pour jouir de la nuit. Elle m’invite pleinement à vivre ce moment si je le désire et sans discrimination. C’est une simple invitation à un voyage et nous avons le choix, d’y aller ou pas.
Tirages argentiques